Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/133

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au pied les grands arbres qui tombent sur les chaussées, avec leur branches.


― Bravo ! voilà ce qu’il fallait ! s’écrie M. Legros qui revient enchanté d’une visite qu’il a été faire aux abatis, sur la route de Velizy. Voilà ce qui s’appelle donner du fil à retordre à messieurs les Allemands ! S’ils ont jamais envie de venir à Versailles, ils n’y entreront pas facilement.

― À moins, dit mon père, qu’ils ne fassent ce que vous avez fait pour revenir de votre promenade : qu’ils n’enjambent les arbres et qu’ils ne sautent les tranchées.

― Ou à moins, plutôt, dit le père Merlin, qu’ils ne vous prient de combler très proprement vos petits fossés et qu’ils ne vous engagent à ranger convenablement le long des talus, en attendant qu’ils s’en servent pour se chauffer, les arbres que vous avez si gentiment abattus.

― Ah ! nom d’un petit bonhomme ! je voudrais bien voir ça !… D’abord, vous, monsieur Merlin, vous n’êtes pas un patriote.

― Vous croyez ?

― Oui.

― Et pourquoi ça ?