Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/188

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Hein ? La vengeance, le patriotisme ! Hein ? savez-vous que j’ai du sang dans les veines, hein ? est-ce que vous-croyez que je peux me retenir, Hein ? quand je vois ces brigands de Prussiens ?

Elle me secoue comme un prunier, me poussant devant elle à chaque interrogation. Elle a fini par me coller à la porte vitrée dont je vais casser les carreaux avec mes épaules. Mais tout d’un coup, la porte s’ouvre, je manque de tomber et mon père paraît derrière moi. Il est tout vert de rage.

― Catherine !… j’ai entendu ce que vous venez de dire à cet enfant… C’est moi qui l’avais envoyé chercher les couteaux… pour vous empêcher de commettre un crime, malheureuse !… Avez-vous songé aux conséquences de vos actions ? Savez-vous qu’on nous fusillerait tous, tous, jusqu’au dernier ?… Ah ! vous ne pouvez pas vous retenir ?….. Vous ne pouvez pas ! Je peux bien, moi !… Eh bien ! vous allez monter dans votre chambre, tout de suite !… Je vais vous y enfermer à clef… jusqu’à ce que j’aie pris une détermination…

Catherine monte l’escalier quatre à quatre,