Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/193

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chevaleresques de votre nation me sont trop connus…

― Oh ! je rentre, alors ; je rentre immédiatement, fait le Prussien en frisant sa moustache.

Mon père et mon grand-père l’escortent pendant que je vais ouvrir.


Ce n’est pas une dame qui a sonné, c’est une femme. C’est Germaine.

― Monsieur est ici ?

― Oui, Germaine.

― Je veux lui parler tout de suite.

― Vous savez qu’il y a des Prussiens ici ?

― Qu’est-ce que ça me fait ! Je ne vois que ça et des chiens, depuis bientôt huit jours.

Germaine expose à mon grand-père l’objet de sa visite. Il paraît que les Allemands qui se sont installés à Moussy ont déclaré que toute maison inhabitée appartient aux soldats et qu’ils considèrent comme telle toute habitation où ne résident que des domestiques.

― Et ils les arrangent bien, vous savez, les maisons inhabitées. On dirait qu’ils ne rêvent que plaies et bosses, ces animaux-là.

― Ont-ils commis des dégâts à la maison ? demande mon grand-père anxieux.