Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/207

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― La discipline, continue le professeur, est une bien belle chose. C’est elle qui protège l’habitant inoffensif contre les fureurs de la soldatesque.

― Et puis, sans discipline, pas d’armée, dit mon père. C’est à leur discipline que les Prussiens sont redevables de leurs victoires.

― À propos de discipline, dit le père Merlin, j’ai vu tout à l’heure, de ma fenêtre, un spectacle bien intéressant.

― Quoi donc ? demandent en même temps ma sœur et Mme  Arnal.

― J’étais… Mais on ne doit pas avoir encore baissé le rideau. Si, au lieu de vous raconter la pièce, je vous la faisais voir ? Voulez-vous venir chez moi, un instant ?

― Mais oui, mais oui. Dépêchons-nous. Jean, viens-tu ?

Nous suivons le père Merlin jusque dans son cabinet de travail, au premier étage. La croisée, grande ouverte, donne sur un vaste terrain vague où les Allemands ont amoncelé du bois à brûler et du charbon. Cinq ou six soldats, d’habitude, gardent le dépôt. Que peut-il se passer là ?

Nous nous précipitons à la fenêtre.