Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/221

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n’a pas l’air paysan. Son grand chapeau lui va trop bien, sa blouse est trop vieille, sa figure est trop blanche. Si c’était un officier de francs-tireurs ? Un espion français ? Si mon grand-père s’entendait avec lui ? S’il lui donnait les renseignements nécessaires pour surprendre les Prussiens ? Si ?…

Je questionne Germaine. Elle semble très étonnée de mon insistance.

― Cet homme-là ? Mais, c’est un homme qui avait été chez Dubois. Il voulait parler au maire, à ce qu’il disait. Alors, comme le maire est en prison, le garçon d’écurie de Dubois est venu ici avec lui. Je ne sais pas ce qu’il veut. Pas grand’chose sans doute, allez, monsieur Jean.

J’entends un bruit de portes qu’on referme. C’est l’homme qui s’en va. Mon grand-père arrive.

― Eh bien ! comment va ta tante ?

Je raconte ce qui s’est passé, l’affreuse nouvelle donnée par l’officier, l’évanouissement…

― Ah ! sapristi, sapristi… Mais je veux aller la voir, ta tante… Germaine, donnez-moi mon manteau… Un évanouissement…

― Veux-tu que j’aille avec toi, grand-papa ?