Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/231

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Des renseignements, oui, il nous en donne. C’est lui qui vient de nous apprendre que l’ancien maire de Moussy-en-Josas, Dubois, a été interné en Allemagne et que mon grand-père Toussaint a été nommé maire à sa place.

― Ah ! vraiment, fait Louise, voilà pourquoi nous n’avons pas vu grand-papa, depuis quelque temps.

― Le fait est, dit M. Hoffner, que les maires sont très occupés. Rien que la collection des impôts et des réquisitions en argent leur prend beaucoup de temps. Il est vrai qu’ils sont indemnisés largement.

― Comment cela ? demande mon père.

― Mon Dieu, M. de Brauchitsch a décidé de passer aux maires, pour les dédommager de leurs peines, une remise de 1 p. 100 sur la somme imposée au canton, et de 3 p. 100 sur la cote de la commune.

― Ah ! diable ! Ah ! diable ! fait mon père ; mais c’est un métier très lucratif, que celui de maire prussien.

M. Zabulon Hoffner sourit. Il sourit comme ça chaque fois qu’il vient de nous donner une nouvelle qui a produit quelque effet. Depuis quelques jours, il nous en donne beaucoup.