Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/24

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cinq cent mille hommes en moins de dix jours et notre artillerie est formidable.

― Et puis, s’écrie M. Legros, nous avons la Marseillaise !

― Bravo ! Bravo ! s’écrient Mme Arnal et ma sœur.

Et elles se précipitent vers le piano.

― Non, non, je vous en prie, murmure Mme Pion qui se pâme. Pas de musique ce soir, je vous en prie. Je suis tellement énervée ! Tout ce qui touche à l’armée, à la guerre, voyez-vous, ça me remue au delà de toute expression. Ah ! l’on n’est pas pour rien la femme d’un militaire…

― Vive l’Empereur ! crie M. Pion.

― Tiens ! j’ai une idée, fait mon père qui disparaît et revient au bout de cinq minutes avec un grand carton à la main et plusieurs boîtes sous le bras.

― Qu’est-ce que c’est, papa ?

― Tu vas voir, curieux. Louise, va donc dire à Catherine de tendre un drap blanc, le long du mur.

Je hausse les épaules dédaigneusement. C’est la lanterne magique qu’on veut nous montrer.