Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/263

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le monde est vendu à lui. Il veut me faire mourir !… mourir !… Mais je ne veux pas mourir ! Jean, je te demande pardon, mais défends-moi, défends-moi… Jean !…

Et ses bras qu’elle a croisés autour de mon cou, tout d’un coup se détendent, battent l’air, et la pauvre vieille se laisse tomber, toute blanche, sur le dossier du fauteuil.

Cette fois, j’appelle. J’appelle à grands cris.

Justine accourt.

― Ah ! mon Dieu ! madame qui se trouve mal ! Quel malheur !

Elle s’empresse ; mais au bout d’un quart d’heure, ma tante n’est pas revenue à elle. Le pouls est faible, presque imperceptible. Elle respire difficilement.

― Monsieur Jean, je vais envoyer chercher le médecin, me dit la femme de chambre. C’est le major allemand qui nous sert de médecin. L’autre est parti. Mais… comme on ne sait jamais… si vous vouliez aller chercher M. Toussaint.

― Oui, j’y vais.


Je pars en courant. J’ai déjà dépassé la ferme de Dubois, l’ancien maire, lorsque des