Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/278

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fait ? Tu ne veux pas le dire ?… Tu veux continuer à mentir ! Petit misérable !

Mon père s’avance vers moi, la main haute. Mais il se contente de m’empoigner par le bras et de m’amener devant lui, à côté de Louise.

― Reste là, gredin ! Et, puisque tu ne veux pas parler, je vais parler pour toi, moi ! je vais te dire ce que tu as fait. Tu as été chez ton grand-père. Tu es resté chez lui jusqu’à la nuit ! Et tu t’es entendu avec lui pour laisser mourir ta tante sans nous prévenir !… Est-ce cela, hein ? Est-ce vrai, dis ? Crois-tu que je voie clair, malgré tes mensonges ?…

Mon père se lève et me secoue de toutes ses forces.

― Et maintenant, tu vas nous dire ce qu’il t’a donné, le père Toussaint, ce qu’il t’a promis, plutôt, pour te faire son complice. Tu vas nous le dire ! Et tout de suite ! Parle !

― Allons, parle donc ! s’écrie ma sœur en grinçant des dents. Maintenant que c’est fait !…

― Je n’ai pas été chez grand-papa !

Mon père m’allonge une gifle terrible.

― Non ! je n’y ai pas été !

― Alors, qu’as-tu fait ?

― Rien !