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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/323

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« (Je tutoie M. Gambetta, mais c’est une chose permise en poésie. Voyez notre maître Boileau.)


Tu compris qu’il fallait élever notre cœur
Et, si l’on succombait, tomber, non sans grandeur.


« C’est précisément ce : non sans grandeur qui cause mon tourment. Il me semble faible, point assez expressif. J’avais d’abord mis : avec honneur. Mais je crois avoir déjà lu cette fin d’alexandrin quelque part. J’ai dépouillé, il est vrai, sans la rencontrer, plusieurs recueils de poésies, mais je ne suis pas encore complètement rassuré. Un auteur qui se respecte doit redouter avant tout une accusation de plagiat. Réflexion faite, je laisserai peut-être : non sans grandeur. Et pourtant… »

Espérons qu’il se décidera.

― Si M. Beaudrain revient, dit mon père en fermant la lettre, c’est que nous n’avons plus rien à craindre.

Je le crois aussi.


Mais, tout à coup, le soir du 18 mars, le bruit se répand dans la ville qu’une insurrection terrible vient d’éclater à Paris.