Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/39

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tenez, madame, j’ai gardé le journal. Le voilà.

Elle lit :

― « À la hauteur de la Porte-Saint-Martin, une bande composée de quelques centaines de voyous, escortant un grand drôle portant un drapeau, se dirige vers le Château-d’Eau, aux cris de : Vive la paix ! Cette manifestation est accueillie par des sifflets partis des bas-côtés des boulevards. Et bientôt la foule, ne pouvant plus contenir son indignation, se précipite sur ces stipendiés de Bismarck et les disperse, non sans avoir administré à quelques-uns des plus acharnés une correction bien méritée. »

Mme  Arnal hoche la tête.

― Dame ! vous comprenez bien qu’avec des idées comme les siennes…

― Oh ! il faut savoir à quoi s’en tenir, répète Louise très surexcitée. Et si tu veux, Jean, tu vas t’en aller chez le père Merlin pour lui tirer les vers du nez.

Ce rôle d’espion ne me convient pas beaucoup. Je me tourne vers mon père.

― Mais papa ne voudra peut-être pas…

― Avec ça que tu as besoin de la permission de papa pour y passer des demi-journées