Page:Darien - Biribi (Savine 1890).djvu/286

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plus faire un pas. Ses jambes raidies flageollent sous lui. Ah ! bon Dieu !


— Queslier ! pour vous tout seul !… pas gymnastique, marche !

Queslier ne bouge pas.

— Les deux premiers, arrivez ici… Froissard et le suivant.

Nous nous approchons du sergent qui est descendu du tertre et qui s’est dirigé vers Queslier.

— Vous savez qu’aux termes d’une circulaire promulguée par le général commandant la division d’occupation de Tunisie, tout homme qui se fait porter malade au cours d’un exercice quelconque et qui n’est pas reconnu tel par le major, doit être considéré comme ayant refusé l’obéissance à son supérieur… Froissard et vous, vous êtes témoins que cet homme s’est fait porter malade au cours d’un exercice et n’a pas été reconnu tel ?

Que faire ? … Il me vient une idée :


— Sergent, vous ne lui avez pas lu le Code pénal.

— C’est inutile. J’aurais même pu le faire mettre en prévention de conseil de guerre aussitôt après le départ du major. La circulaire du général m’y autorise.

— Cependant, sergent, le code est déjà assez sévère…

— Ce n’est pas l’avis du général, probablement….. D’ailleurs, taisez-vous !

— N’insiste pas, me dit Queslier, qui sourit tristement. Je ne peux plus mettre un pied devant l’autre.

Et il me lance un regard que je comprends…