Page:Darien - L'ami de l'ordre, 1898.djvu/31

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L’ABBÉ.

Et vous espérez que je vais vous soustraire au juste châtiment qui vous attend…

LA PÉTROLEUSE.

J’ sais pas. Vous ferez comme vous voudrez, bien sûr. (Avec un geste étonné.) Ah ! bien vrai, en v’là des questions ! Pourquoi ci ? et pourquoi ça ?… Comme si on savait… C’est pire qu’un tribunal ! Les autres, au moins, en bas, on les colle au mur sans leur demander rien…

L’ABBÉ.

Ce sont des rebelles qui ont mérité leur sort. Mais vous, qui êtes une femme, et dont l’inconscience même me fait pitié, si je me résous à vous donner asile, me promettez-vous ?…

LA PÉTROLEUSE.

Ah ! oui, je vous vois venir ! Je n’ promets rien du tout, vous savez. Si je veux sauver ma peau, c’est pour en faire ce qu’il me plaira, après. Pour sûr que oui. Et puis, d’abord, est-ce qu’on peut savoir ce qu’on fera ? Vrai, y a des choses qui vous retournent. Pourquoi qu’y en a qui sont si heureux et d’autres si malheureux, hein ? Savez-vous pourquoi, monsieur le curé ? Moi, j’ sais pas.

MONSIEUR DE RONCEVILLE, prenant sa canne et son chapeau.

Par le fait… moi non plus.

L’ABBÉ, s’approchant de M. de Ronceville.

Cher monsieur, je vous en prie, conseillez-moi. Que dois-je faire ?