Page:Darien - L'ami de l'ordre, 1898.djvu/32

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MONSIEUR DE RONCEVILLE.

C’est bien simple… (se reprenant.) Non, pas tant que ça ; car, si je ne m’étais pas trompé, si c’était un chef, un théoricien, qui était venu vous demander asile, vous l’auriez sauvé, j’en suis sûr.

L’ABBÉ.

J’aurais essayé de racheter l’erreur commise par… par l’autre… par le prêtre qui a dénoncé Varlin. J’espère que Dieu m’aurait donné la force de payer la rançon. Mais cette femme !… Et puis, si l’on m’interroge, il faut mentir…

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Tranchons le mot : il faut prendre une résolution. Il faut agir. C’est cela qui vous effraye, n’est-ce pas ?… Écoutez, monsieur le curé : De nous quatre, de vous, de moi, de cette malheureuse et de M. Bonhomme — de ces quatre individualités qu’on pourrait prendre pour des symboles, il n’y a qu’un être effectif, qui existe et qui sache pourquoi. C’est l’honorable monsieur Bonhomme. Il existe par l’argent et pour l’argent. Nous, nous n’avons point de raison d’être. Quatre-vingt-neuf a produit ça. Le roi est mort, vive Bonhomme ! Tirez-lui votre chapeau, l’abbé ; il en a pour jusqu’à la fin du siècle. Et au revoir.

L’ABBÉ.

Vous me quittez ? Vous…

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Oui. (On entend du bruit dans l’escalier.) Ah ! il me semble entendre des crosses de fusil sonner dans l’escalier. L’armée de Versailles, sans doute, qui vient s’as-