C’est alors seulement que nous fûmes aperçus ; les Français se précipitèrent vers le village, tandis que notre infanterie ouvrait le feu et que nos canons lançaient leurs premiers obus. Nos tirailleurs gagnèrent rapidement du terrain ; des fenêtres de quelques maisons l’ennemi s’était décidé à riposter, mais faiblement. Comme il paraissait résolu à ne pas se servir de son artillerie, ordre fut donné à la nôtre de tirer rapidement. Au bout de quelques minutes, nous vîmes paraître à l’entrée du village le drapeau blanc d’un parlementaire. Le colonel von Kern fit immédiatement cesser le feu et s’avança quelque peu, accompagné de deux capitaines et de moi, au-devant de l’officier français qui s’approchait de nos lignes. Ce dernier nous déclara que le colonel commandant les troupes françaises, jugeant sa situation intenable, demandait à se rendre ; il était à la tête de 1.200 hommes, mobiles pour la plupart ; il avait aussi trois canons. Von Kern répondit qu’il ne pouvait accepter qu’une reddition sans conditions, et qu’il accordait une demi-heure au colonel français pour se décider ; s’il acceptait, ses hommes devaient évacuer Nourhas, jeter leurs armes en un monceau sur la route, et aller ensuite se masser sur la plaine. L’officier français partit au galop et nous attendîmes. Vingt minutes plus tard, nous vîmes les Français sortir du village, déposer leurs fusils à l’endroit convenu, et commencer à se grouper sur la plaine. La compagnie qui s’était déployée à l’extrême droite reçut l’ordre de se reformer et de se diriger vers les prisonniers dont elle devait avoir la garde. Comme elle quittait un bouquet de bois pour s’engager dans la plaine, une détonation retentit ; puis deux, puis plusieurs ; nous vîmes tomber trois hommes. Les officiers français qui s’avançaient vers nous, sur la route, s’arrêtèrent un instant, très étonnés. Von Kern m’envoya vers la compagnie, qui avait fait halte, et que j’atteignis au moment où elle ouvrait le feu contre une ferme située sur
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