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Page:Darien - L’Épaulette, Fasquelle, 1905.djvu/69

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met, comme vous me le faites espérer, de me laisser faire le bonheur de sa fille, je partirai pour l’Alsace dans deux ou trois jours, afin de préparer les choses et de faire publier les bans.

Mon père. — Votre projet me semble excellent, mon cher cousin. Vous n’avez rien à ajouter ?

Raubvogel. — Deux mots seulement. Vive l’Empereur !

Le cousin Raubvogel reste encore trois jours à Versailles. Le premier jour, il a une longue conversation avec Delanoix. Le second jour, il a une petite conversation avec Estelle. Le troisième jour, il vient nous dire au revoir et à bientôt.



Estelle et son père sont partis aussi. J’en suis bien fâché. Nous étions devenus bons camarades, Estelle et moi. Quand son mariage avec Raubvogel a été annoncé, je n’ai pu me défendre d’un petit mouvement de jalousie. J’ai fait part de mes sentiments à Jean-Baptiste qui m’a remonté le moral. Il m’a fait comprendre que les choses n’auraient pas pu se passer autrement.

— Monsieur Jean, j’avais prévu ça dès le commencement. On peut dire ce qu’on veut, mais votre cousin Raubvogel, c’est un homme à poil !

Jean-Baptiste, heureusement, ne quitte guère la maison à présent. Mon père s’est, pour ainsi dire, installé à Versailles. J’ai entendu dire, à ce sujet, des choses que je n’ai pas très bien comprises. Il paraît que le général de Lahaye-Marmenteau s’est rétabli, contre toute espérance, et qu’il est revenu de Nice en parfaite santé. De sorte que les relations de mon père avec Mme de Lahaye-Marmenteau sont devenues malaisées. Quelles relations ? Je ne sais pas.

Ce que je sais, c’est que la langue allemande est fameu-