sement difficile. J’ai suivi le conseil de mon oncle Karl et j’ai demandé à ma grand’mère, toujours souffrante, de m’initier aux beautés de la grammaire germanique. Il y a des moments où je le regrette. Mais le devoir avant tout. Je sais que, lorsqu’on a donné sa parole, il faut la tenir.
C’est une chose que Delanoix et Estelle n’ignorent point ; et quinze jours environ après leur départ de Versailles, ils reviennent avec des bagages à n’en plus finir ; des caisses et des malles qui contiennent le trousseau d’Estelle, et une belle robe blanche, ornée de fleurs d’oranger, que j’ai pu entrevoir du coin de l’œil et qui a excité mon admiration. Ah ! si le cousin Raubvogel pouvait voir ça, il ne tarderait pas à accourir !…
Mais le voici ! Il arrive, il arrive ! Il arrive avec sa belle barbe ! La joie règne à la maison. Delanoix, Estelle, Raubvogel, le général de Rahoul, les officiers qui font partie de la mission secrète… Un grand dîner. Deux grands dîners. Et puis, les voilà partis pour l’Alsace. Bon voyage !