Page:Darien - La Belle France.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

caux. Les faits démontrent tous les jours l’absurdité de cette affirmation. Le cléricalisme, qui n’est autre chose que le catholicisme militant, ne peut permettre qu’on prenne à son égard des positions fausses. Il ne tolère pas ; il louvoie, mais ne s’arrête jamais dans sa marche. Qui prétend transiger avec lui, est sa dupe ou son complice. Qui n’est pas résolument contre lui, est pour lui. L’Église, en France, n’étant pas nationale, ayant son origine, son point d’appui, et sa base d’opérations hors des frontières, les gens qui ne le combattent pas sont forcément partisans de la constante introduction d’un élément étranger dans la vie du pays. Ce ne sont pas des patriotes. Ce sont des cosmopolites, et des cosmopolites de la pire espèce, qui ne choisissent point ce qui leur convient chez les nations voisines, ce qui pourrait leur être utile, mais qui sont prêts — et se déclarent prêts — à accepter sans examen ce que leur apportent des colporteurs équivoques. Ce sont, à proprement parler, des sans-patrie. (Ce ne sont pas des intellectuels, tout de même).

On peut dire que cette définition s’applique aussi bien aux soi-disant républicains qui gouvernent actuellement la France qu’aux Nationalistes qui aspirent à prendre leur place. Si la France, après avoir fait semblant de combattre le cléricalisme, lui a permis de prendre la situation qu’il occupe aujourd’hui, c’est simplement parce qu’elle n’a plus assez d’énergie pour avoir confiance en elle-même ; et parce qu’elle pense que l’amitié de Rome peut venir en aide à la faiblesse de sa diplomatie, lui procurer des alliances, comme cette ridicule alliance russe achetée à tempérament et qui confirma le traité de Francfort. L’influence de l’Église est excellente aussi pour garantir aux riches la tranquille jouissance de ce qu’ils appellent leurs biens ; pour cimenter les matériaux hétéroclites qui forment l’édifice social : et pour empêcher la République Française de devenir une république. Car là est le danger ; et les républicains ne sont pas les derniers à s’en apercevoir.

L’Église romaine est donc, effectivement, maîtresse de