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terre a donc été faite une assise de servitude et d’imposture ; elle doit devenir une assise d’affranchissement et de vérité ! Des mains du prêtre et de ses complices elle doit passer entre les mains de l’homme.

L’Homme et le Prêtre sont face à face à présent : le prêtre, encore soutenu par l’imbécillité des masses énormes, l’homme pas encore complètement dégagé des entraves du surnaturel ; mais assez près l’un de l’autre pour se mesurer du regard et pour se porter des coups mortels. L’ère de la critique et l’ère même de la négation sont passées ; nous sommes entrés dans la phase de destruction. On ne discute plus. Voilà un signe tragique. Les grandes luttes qui vont s’ouvrir, quel que soit le caractère des nations qui y prendront part, ne seront point les guerres de religion que prédisent quelques-uns. Les vieilles croyances y apparaîtront en armes encore une fois, mais pour disparaître à jamais dans la fumée de la bataille ou pour sortir, purifiées de tout élément anti-humain, du feu terrible du conflit. La victoire n’appartiendra ni à un système, ni à une doctrine ; elle appartiendra enfin au sens commun ; elle sera à l’Homme, qui aura supprimé le prêtre en conquérant la terre.

Cette prise de possession de la terre doit être complète ; non partielle. Elle ne s’opérera pas sans combat ; et ce sera probablement tant mieux. La lutte ouvrira les yeux des hommes, leur fera comprendre bien des choses, dont ils n’ont pas notion à présent ; leur démontrera l’inanité des réformes morcelées, copiées sur de vieux modèles, et dont la mise en pratique serait aussi néfaste aujourd’hui qu’elle le fut autrefois.

Ainsi. En présence de l’attitude infâme des congrégations qui pullulent sur le territoire français, on parle de confisquer les propriétés de ces associations dont la plupart, n’ayant point d’existence légale, ne possèdent pas effectivement, dit-on. Et on parle de nationaliser les propriétés saisies ; leurs revenus, le produit de leur vente, devant servir à fonder des caisses de retraites ouvrières, etc. etc. Je regrette d’avoir à le dire : cette conception de la situa-