Non. Ce n’est pas possible. La couronne qu’il devrait porter, ce ne sont pas des mains françaises qui la tiennent ; elle est entre les mains de l’étranger. Et l’étranger — à moins qu’on ne lui offre ce qu’on n’ose encore lui promettre, parce que la France, tout de même, n’accepterait peut-être pas absolument tout — l’étranger refusera l’investiture ; il l’a refusée. Ce n’est pas sans motif que Gamelle, l’ordure, a exhalé sa colère contre l’Angleterre, n’a pu s’empêcher, en dépit de tout, de la vilipender ; les rebuffades qu’il essuya furent trop amères à sa vanité, et ses rancœurs étaient trop fortes pour qu’il pût les dissimuler, les taire. En voilà un, qui sait à quoi s’en tenir sur la possibilité d’une restauration en France ! À quoi bon se faire poser le diadème sur la tête si vous êtes obligé, en même temps, d’engager une lutte dont l’issue, forcément, doit être fatale ? Monter sur le trône aujourd’hui pour en être chassé demain par les boulets ennemis, ou par le fouet d’une révolution qu’aura provoquée la guerre — ou la paix ! — Triste chose ! Il est vraiment singulier, et c’est d’une ironie énorme, que les prétendants ne puissent atteindre le but de leurs ambitions que lorsque leurs acolytes seront parvenus à réduire le chiffre des effectifs militaires, à transformer l’armée nationale en armée prétorienne ; eux qui passent pour les plus fervents défenseurs du système militaire actuel, pour ses meilleurs soutiens ! C’est un point que je développerai avant peu. Je voulais seulement indiquer ici pourquoi les fourgons de l’étranger, qui doivent encore une fois nous ramener un despote, se refusent à rouler ; et faire remarquer que les souverains en expectative, s’ils veulent être sacrés potentats, doivent se faire casser la petite fiole sur la tête par leurs confrères d’Angleterre ou d’Allemagne.
Aussi, quand les Nationalistes à la Lemaître déclarent qu’ils ne veulent point toucher à la forme du gouvernement, qu’ils désirent seulement en modifier le caractère, ils ne mentent pas complètement. Ils tiennent, en effet, à conserver pendant un certain temps l’étiquette républicaine ; et quand cette république aura subi, dans un sens