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Page:Darien - Le Voleur, Stock, 1898.djvu/452

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LE VOLEUR

voyez-vous, aussi vide et aussi illogique pour ceux qui la volent que pour ceux qui la gagnent. Que faire de son cœur ? que faire de son énergie ? que faire de sa force ? — et que faire de ce manuscrit ?

En vérité, je n’en sais rien. Je ne veux pas l’emporter et je n’ai point le courage de le détruire. Je vais le laisser ici, dans ce sac où sont mes outils, ces ferrailles de cambrioleur qui ne me serviront plus. Oui, je vais le mettre là. On l’utilisera pour allumer le feu. Ou bien — qui sait ? — peut-être qu’un honnête homme d’écrivain, fourvoyé ici par mégarde, le trouvera, l’emportera, le publiera et se fera une réputation avec. Dire qu’on est toujours volé par quelqu’un… Ah ! chienne de vie !…




fin




Saint-Amand (Cher). — Imprimerie BUISSIÈRE frères.