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yé âmnainî mazdào çrâm ahurô
hyai hôi ashâ vohûcâ côist mananhà
khshathrôi hôi haurvâtâ amereiâtâ
almiài çtôi dàn tévîshî utayûitî.

mnNous voulons l’honorer avec les sacrifices d’Armaiti (de la piété), lui qui porte le nom de sage suprême.
mnQuiconque dirige vers lui sa pensée avec pureté et bon esprit, en son pouvoir viennent Haurvatât et Ameretât, lui donnant continuellement force et durée.

Voici un nouveau dvandva qui vient prendre place à côté des couples tanvô drvatat, dareghô gîti ; yaçkô,7nahrkaçca{%%2^24), et qui exprime d’une nouvelle façon l’idée première engagée sous les noms des deux génies. Ici le dvandva est parfait et les dnels tévîshî ut ayilitî répondent, yathâkramam, aux deux duels Haurvâtâ Ameretâtâ. Tévîsî est le védique tavishî force ; il a dans l’Avesta le même sens ; Nériosengh le rend en général par çakti et le pehvi par tiibânîkish. Utayûiti est rendu en sanscrit par adhyavasâya, en pehlvi par tokhshû, ce qui donne pour sens 2^6rtinacitas, persistance ; mais il s’agit de la persistance passive, de la persistance de l’être, la durée ; la traduction de Nériosengli est ici très-exacte : amrtyupravrttes amh-dâdasya vyavasâyam, c’est-à-dire : « la persistance donnée par Ameretâ^ qui rend immortel. » L’étvmologie confirme ce sens : bien que les éditions ne donnent que utayûitî, je crois que si l’on considère combien il est, le plus souvent, difficile dans les manuscrits de distinguer u de i, l’on ne regardera pas comme téméraire de corriger en itayûiti, ce qui nous conduit directement au védique itaûti, concordant de forme et de sens. Quanta la forme, l’insertion d’un y euplionique pour éviter l’iiiatus a son analogue dans les formes comme uruyàpa pour uru-àpa, et même dans l’intérieur des mots simples, de racine à désinence[1]. Quant au

    les hymnes », et yaçnâis mimaghj rappelle les formules védiques comme : çamîbhis, suvvktibkis, arkâis mahaya ; yagnammahayal] adhvarûya mahema (Dict. St-Pétersbourg, s. mah). — coist = *cet-t ; cit est une des racines qui marquent la pensée religieuse (agnim maliayanta cittihhis 3, 3, 3). — Dans MsAa/Ardi la tradition voit naturellement l’amshaspand Jchshathra vaiyra, et elle le construit parallèlement à haurvâtâ (saharevaram asmâi avirdâdam amirdâdamca) c’est d’une construction grammaticale assez leste. En réalité, hkshalrôi hôi = « sont dans son cercle de domination », asya j^radiçe. — Pour çtôi, voir Justi, s. v.

  1. Cf. Justi, p. 358, § 10.