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CHAPITRE II

LE DIEU SUPRÊME, DIEU DU CIEL


Ainsi les Aryens de Grèce, d’Italie, d’Inde et de Perse s’accordaient à mettre au plus haut de leur Panthéon un dieu suprême qui gouverne le monde et qui en a fondé l’ordre, dieu souverain, omniscient, moral. Cette conception identique a-t-elle été conquise des quatre côtés par quatre créations indépendantes, ou bien est-elle un héritage commun de la religion indo-européenne, et les ancêtres aryens des Grecs, des Italiens, des Indiens et des Persans connaissaient-ils déjà un dieu suprême, organisateur, souverain, omniscient, moral ?

Bien que la seconde hypothèse soit plus simple et plus vraisemblable que la première, on ne peut cependant l’accepter de prime abord comme certaine : car une conception abstraite et logique de ce caractère peut très bien se développer à la fois chez plusieurs peuples d’une façon identique et indépendante. À quiconque le regarde, le monde en tout temps et en tout lieu peut révéler un artiste suprême : Socrate n’est point l’élève du Psalmiste et les deux lui racontent, comme au chantre hébreu, la gloire du Seigneur.