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féconde de ses torrents de pluies[1] ; c’est pour cela qu’il laisse sortir, de son front, selon les uns, de son ventre, selon les autres, de la nuée, selon la légende crétoise, Athéné, la déesse resplendissante, au regard pénétrant, qui jaillit en agitant des armes d’or, avec un cri qui fait retentir le ciel et la terre ; incarnation de la lumière qui éclate du front du ciel, du ventre du ciel, du sein de la nuée, en remplissant l’espace de sa splendeur et du fracas de sa naissance orageuse[2]. Enfin le nom même de Zeus, génitif Dios, anciennement Divos, est, conformément aux lois de la phonétique grecque, le représentant littéral du sanscrit Dyaus « ciel », génitif Divas, et l’hymen de Ζεὺς πατήρ et de Δημήτηρ est la contre-partie exacte de l’hymen védique de Dyaus pitar et de Prithivî mâtar, « du Ciel-Père » et de la « Terre-Mère ». Le mot Ζεὺς est un ancien synonyme de Ούρανός, sorti de l’usage commun de la langue et devenu nom propre : encore, dans un certain nombre d’expressions garde-t-il un souvenir de sa valeur première. Ainsi quand la Terre prie Zeus de pleuvoir sur elle, quand l’Athénien eu prière s’écrie : « Pleus, pleus, ô cher Zeus, sur le champ des Athéniens et sur les plaines[3]. » « Zeus a plu toute la nuit, » dit Homère, ὖε Ζεύς κάννυχος. Dans toutes ces expressions Zeus peut se traduire littéralement comme nom commun, Ciel.


Jupiter, identique à Zeus dans ses fonctions, lui est identique dans ses attributs matériels.

  1. Voir l’Essai suivant, § 28, notes.
  2. Preller, Mythologie grecque, 3e éd. I, 154, note 5.
  3. ὗσον ὗσον ὦ φίλε Ζεῦ κατὰ τῆς ἀρούρας τῆς Ἀθηναίων καὶ τῶν πεδίων (Marc-Aurèle, 5, 6).