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Page:Darmesteter - La chute du Christ, 1879.djvu/39

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tortueux Léviathan, de l’angle où flamboie Jaldabaoth à l’angle où tonne ton nom redouté, ô Démogorgon,

De gradins en gradins, des Rakchas aux Rephaïm, des Yajatas aux Néters, des Théoi aux Cherubim, roula, comme un tonnerre de la tombe : « Maudit le Christ dans les hauteurs ! »

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― « Dis-moi, mon Ange, Ange de mes Ténèbres, pourquoi ce frisson qui te parcourt ? Toi qui m’as gardé de tout ce mal et des épouvantes de la route lointaine ;

» Toi qui as versé dans mon cœur la force pour soutenir le Chaos, pourquoi ton front s’est-il obscurci, comme de l’ombre d’une chose sinistre qui s’avance ? »

― « Enfant, l’abîme est puissant pour l’abîme, le cri des morts est puissant pour la mort, et le sifflement du serpent immonde a fait grincer les portes du Schéol. »

― « Que veux-tu dire, et qu’as-tu entendu, ô mon Ange ? »

― « Je t’avais dit : « Veux-tu venir avec moi dans la Cité de Dieu, dans le pays du Christ ? La route est longue, longue de lieues et de siècles. »