s’il me punit, je devrai encore reconnaître qu’il est juste (26). »
C’était si bien la vieille mythologie persane qui inspirait le mouvement alide, qu’Abou Mouslim trouva pour vengeur un prêtre du feu, Sinbad, appartenant à une ancienne secte de la Perse zoroastrienne, la secte de Mazdak. Il allait annonçant qu’Abou Mouslim n’était pas mort, qu’au moment de périr il avait invoqué le nom suprême et caché de Dieu et avait échappé aux mains d’Almansor en s’envolant sous la forme d’une colombe blanche. Il était retiré dans un château de cuivre, dans la compagnie du Mahdi, qui allait bientôt en sortir avec lui, avec Mazdak pour vizir. Il fallut sept ans de luttes acharnées pour venir à bout de Sinbad (27).
Bientôt cet Abou Mouslim, grandissant de plus en plus après sa mort, de précurseur du Mahdi devint incarnation divine. Il eut pour apôtre et successeur un ouvrier foulon, qui avait été son secrétaire et que l’on appelait le Prophète voilé (28), El-Mocanna, parce qu’il se couvrait d’un voile pour