Page:Darmesteter - Une prière judéo-persane.djvu/16

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la largeur de la terre, la longueur des rivières[1], la hauteur du soleil[2], les eaux qui courent, les plantes qui poussent, le soleil qui réchauffe, la lune qui éclaire, les étoiles qui sont dans le ciel, depuis la création jusqu’à ce jour[3] et depuis ce jour jusqu’à la résurrection et la vie future.

6. Je te remercie, ô Créateur Ormazd : je te remercie en pensée, je te remercie en parole, je te remercie en action.

7. Ô Créateur, je te remercie de ce que tu m’as fait iranien et de la bonne religion[4] ; et de ce que tu m’as donné à présent[5] l’intelligence[6] et la mémoire, le cœur[7], la clarté de l’œil, la main, le pied, et de bons aliments et de bons vêtements et de toute chose bonne, à mon souhait.

8. Ô Créateur, merci à toi en pensée, en parole,

  1. rûd (TA. et B. au lieu du rûz de S.).
  2. Littéralement « que dans le ciel il y a beauté (Ki andar âsmân zîvâ), que la terre est en large, la rivière en long, le soleil en haut » (zamîn fa pahnâ, rûd fa drahnâ, khorshîd fa bâla ; TA. supprime fa : « de ce que la terre est longue, etc. »). L’auteur de la prière s’est rappelé la formule zende : [Ashôish baêshaza] zem-frathanha dânu-drâjanha, hvare-berezanha : zamîk-pahnâi, rût-drahnâi, khorshêd-bâla ; Yasna 59, 7 ; cf. Yt. 13, 32).
  3. imrôz (S. tâ Ormazd).
  4. kut êr uhû-dîn kard am.
  5. nîn = aknûn (S. nîz).
  6. hush (S. hushn).
  7. S. et B. ont vavârûm ; TA. a uârâm, « le repos », ce qui a peu de sens ici et semble une correction malheureuse pour la forme vavârûm, inconnu à l’éditeur. Il semble pourtant qu’il y avait un mot vârûm signifiant cœur ; car le vieux Yasna pehlvi de la Bodléenne (J²) a la glose dil pour le vârûm qui traduit l’énigmatique vârem dans le Hâ, x, 39, ce qui prouve à tout le moins que l’on connaissait un mot vârûm ayant le sens de « cœur ».