Chapitre X.
de la sensibilité des feuilles et de la direction dans laquelle l’impulsion se propage.
Nous avons vu dans les chapitres précédents que beaucoup de stimulants bien différents, mécaniques et chimiques, excitent des mouvements chez les tentacules ainsi que dans le limbe de la feuille. Il nous faut considérer tout d’abord quels sont les points irritables ou sensibles, et, en second lieu, comment l’impulsion motrice se transmet d’un point à un autre. Les glandes sont presque exclusivement le siège de l’irritabilité ; cependant, cette irritabilité doit s’étendre à une très-petite distance au-dessous des glandes, car, quand on les enlève avec de bons ciseaux, en ayant soin de ne pas les toucher elles-mêmes, les tentacules s’infléchissent souvent. Ces tentacules décapités se redressent fréquemment ; j’ai placé ensuite sur eux des gouttes des deux plus puissants stimulants connus sans obtenir aucun effet. Néanmoins, ces tentacules décapités sont susceptibles d’une inflexion subséquente, si l’impulsion part du disque. Je suis parvenu, dans plusieurs occasions, en me servant de pinces très-petites, à écraser les glandes, mais cet écrasement n’a provoqué aucun mouvement du tentacule ; la viande crue et les sels d’ammoniaque placés sur ces glandes écrasées