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Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/548

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CONCLUSION.

seur de la vessie ; leurs quatre bras divergents ont une longueur égale. On n’a pu distinguer aucun reste d’animal à l’intérieur de ces vessies microscopiques. Les rhizomes de cette espèce étant pourvus de vessies, on a examiné avec le plus grand soin les rhizomes du Genlisea africana, du G. ornata et du G. aurea, mais sans en découvrir aucune. Que faut-il conclure de ces faits ? Les trois espèces que nous venons de citer possédaient-elles à l’origine comme leurs proches alliés, les Utricularia, des vessies sur leurs rhizomes, qu’elles ont ensuite perdues pour se procurer à la place des feuilles utriculifères ? On peut dire, à l’appui de cette hypothèse, que les vessies du Genlisea filiformis semblent, à en juger par leur petitesse et par le nombre si limité de leurs processus quadrifides, tendre à disparaître. Mais alors on peut se demander pourquoi cette espèce n’a pas acquis des feuilles utriculifères comme ses congénères.

CONCLUSION.

Nous avons actuellement démontré que beaucoup d’espèces d’Utricularia et de deux genres étroitement alliés, habitant les parties les plus éloignées du monde, l’Europe, l’Afrique, l’Inde, l’archipel de la Malaisie, l’Australie, l’Amérique du Nord et du Sud, sont admirablement adaptées pour capturer par deux moyens les petits animaux aquatiques ou terrestres, et qu’elles absorbent les produits de la décomposition de ces animaux. Les plantes ordinaires des genres supérieurs vont chercher dans le sol, au moyen de leurs racines, les éléments inorganiques dont elles ont besoin, et absorbent au moyen de leurs feuilles et de leurs tiges l’acide carbonique contenu dans l’atmosphère. Nous avons vu, d’autre part, au commencement de cet ouvrage, qu’il y a une classe de plantes qui digèrent et qui absorbent ensuite les matières animales ; ces plantes,