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RÉSUMÉ DU CHAPITRE.

contenu sans aucune agrégation. Néanmoins, avant d’être ainsi affectées, les glandes, dans quelques cas tout au moins, peuvent transmettre à leurs tentacules l’impulsion qui les fait s’agréger.

Le plus intéressant peut-être de tous les faits cités dans ce chapitre, c’est que les glandes centrales, à la suite d’une irritation, communiquent aux glandes extérieures une impulsion qui s’étend du centre à la circonférence, impulsion qui les excite à provoquer une autre impulsion centripète qui détermine l’agrégation. Toutefois, la marche de l’agrégation constitue en elle-même un phénomène remarquable. Quand on touche ou que l’on presse l’extrémité périphérique d’un nerf et qu’il en résulte une sensation, on admet qu’un changement moléculaire invisible se propage d’une extrémité du nerf à l’autre ; or, quand on touche plusieurs fois ou qu’on presse doucement une glande du Drosera, on peut voir distinctement un changement moléculaire se propager de la glande jusqu’à la base du tentacule, bien que ce changement soit probablement d’une nature toute différente de celui qui affecte le nerf. Enfin, comme tant de causes si complètement différentes excitent l’agrégation, il semblerait que la matière vivante contenue dans les cellules de la glande se trouve dans une condition si peu stable que le moindre trouble peut suffire pour modifier sa nature moléculaire, comme on le voit chez certains composés chimiques. Or, ce changement dans les glandes, qu’elles soient excitées directement, ou indirectement par une impulsion reçue d’autres glandes, se transmet d’une cellule à l’autre, produisant la formation de granules de protoplasma dans le liquide précédemment limpide, ou l’agrégation de ces granules qui deviennent alors visibles.