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Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 1, 1868.pdf/285

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DIFFÉRENCES SEXUELLES.

cinq saisons successives, et a, pendant ce temps, procréé des mâles, les uns à plumage masculin, les autres à plumage féminin. M. Grantley F. Berkeley raconte le fait encore plus singulier, d’une famille de la race de Combat de la variété putois, dans chaque couvée de laquelle, se trouvait un unique coq à plumage de poule. Un de ces oiseaux offrait une singularité bizarre, car suivant les saisons, il n’était pas toujours coq à plumage féminin, ni toujours de la couleur dite putois, qui est noire. Pendant une saison, ayant le plumage féminin et putois, il revêtit, après la mue, le plumage masculin parfait rouge à poitrine noire, et l’année suivante, revint à son plumage précédent[1].

Dans mon Origine des espèces, j’ai déjà fait remarquer que les caractères sexuels secondaires sont sujets à de grandes variations dans les espèces d’un même genre, et sont extraordinairement variables dans les individus d’une même espèce. C’est, comme nous venons de le voir, ce qui arrive aux races Gallines pour la coloration du plumage ; il en est de même pour les autres caractères sexuels secondaires. La crête diffère beaucoup dans les diverses races[2], et sa forme est tout à fait caractéristique de chaque type, en exceptant toutefois les Dorkings, chez lesquels les éleveurs n’ont encore fixé par sélection, aucune forme de crête déterminée. La forme typique, et la plus commune, est celle d’une crête simple et profondément dentelée. Elle est très-développée dans la race espagnole ; dans une race locale nommée « Bonnets-rouges, » elle a quelquefois plus de trois pouces de largeur dans sa partie antérieure, et plus de quatre pouces de longueur[3]. La crête est double dans quelques races, et, lorsque ses deux extrémités sont soudées ensemble, elle forme une « crête en coupe » ; la « crête en rose » est aplatie, couverte de petites saillies, et très-développée en arrière ; elle porte deux cornes dans la race à cornes et celle de Crèvecœur ; elle est triple dans une race de Brahmas ; courte et tronquée chez la race Malaise, et manque dans celle de Guelders. Dans une variété de la race de Combat, quelques plumes

  1. The Field, 20 avril 1861.
  2. Je dois à M. Brent la description, accompagnée de dessins, de toutes les variations qui lui sont connues de la crête, ainsi que celles de la queue, qui vont être indiquées.
  3. The Poultry Book, etc., 1866, p. 234.