176 | Lois de la variation. |
nière de voir, car il est fort improbable que le gros cheval de trait belge, que les poneys du pays de Galles, le double poney de la Norwège, la race grêle de Kattywar, etc., habitant les parties du globe les plus éloignées, aient tous été croisés avec une même souche primitive supposée.
Examinons maintenant les effets des croisements entre les différentes espèces du genre cheval. Rollin affirme que le mulet ordinaire, produit de l’âne et du cheval, est particulièrement sujet à avoir les jambes rayées ; selon M. Gosse, neuf mulets sur dix se trouvent dans ce cas, dans certaines parties des États-Unis. J’ai vu une fois un mulet dont les jambes étaient rayées au point qu’on aurait pu le prendre pour un hybride du zèbre ; M. W.-C. Martin, dans son excellent Traité sur le cheval, a représenté un mulet semblable. J’ai vu quatre dessins coloriés représentant des hybrides entre l’âne et le zèbre ; or, les jambes sont beaucoup plus rayées que le reste du corps ; l’un d’eux, en outre, porte une double raie sur l’épaule. Chez le fameux hybride obtenu par lord Morton, du croisement d’une jument alezane avec un quagga, l’hybride, et même les poulains purs que la même jument donna subséquemment avec un cheval arabe noir, avaient sur les jambes des raies encore plus prononcées qu’elles ne le sont chez le quagga pur. Enfin, et c’est là un des cas les plus remarquables, le docteur Gray a représenté un hybride (il m’apprend que depuis il a eu l’occasion d’en voir un second exemple) provenant du croisement d’un âne et d’une hémione ; bien que l’âne n’ait qu’accidentellement des raies sur les jambes et qu’elles fassent défaut, ainsi que la raie sur l’épaule, chez l’hémione, cet hybride avait, outre des raies sur les quatre jambes, trois courtes raies sur l’épaule, semblables à celles du poney isabelle du Devonshire et du poney isabelle du pays de Galles que nous avons décrits ; il avait, en outre, quelques marques zébrées sur les côtés de la face. J’étais si convaincu, relativement à ce dernier fait, que pas une de ces raies ne peut provenir de ce qu’on appelle ordinairement le hasard, que le fait seul de l’apparition de ces zébrures de la face, chez l’hybride de l’âne et de l’hémione, m’engagea à demander au colonel Poole si de pareils caractères n’existaient pas chez la race de Kattywar, si éminemment sujette à présenter des raies, question à