CHAPITRE XII
DES AMPHIBIES ET DES REPTILES.
Abordons maintenant le grand sous-règne des Vertébrés, en commençant par l’étude de la classe inférieure, celle des poissons. Les Plagiostomes (Requins, Raies) et les Chiméroïdes mâles possèdent divers organes qui leur permettent de retenir la femelle, organes analogues à ceux que nous avons observés chez tant d’animaux inférieurs. Outre ces organes, beaucoup de raies mâles portent sur la tête des touffes de forts piquants acérés, et plusieurs rangées de ces mêmes piquants sur « la surface externe supérieure des nageoires pectorales ». Ces piquants existent chez les mâles de certaines espèces, qui ont le reste du corps entièrement lisse. Ils se développent de façon temporaire, pendant la saison des amours seulement ; le docteur Günther affirme qu’ils servent d’organes prenants, l’animal se repliant sur lui-même de façon à former une espèce de cercle. Il est à remarquer que, chez quelques espèces, telles que la Raia clavata, c’est la femelle et non le mâle qui a le dos parsemé de gros piquants recourbés en crochets[1].
Les mâles seuls du Mallotus villosus sont pourvus d’écailles très-rapprochées ressemblant un peu à une brosse, qui permettent à deux mâles de maintenir la femelle en se plaçant à ses côtés pendant qu’elle passe avec une grande rapidité sur les bancs de sable où elle dépose ses œufs[2]. Le Monacanthus scopas, espèce très-distincte, présente une conformation à peu près analogue. Le docteur Günther m’apprend que ce poisson porte aux deux côtés de la