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quement sur les crocs eux-mêmes, ou sur cette couche cartilagineuse de la peau qui recouvre les épaules, et que les chasseurs allemands appellent le bouclier. Nous avons là une partie spécialement modifiée en vue de la défense. Chez les sangliers dans la force de l’âge (fig. 65), les crocs de la mâchoire inférieure servent à l’attaque ; mais Brehm constate que, dans la vieillesse, les crocs se recourbent si fortement en dedans et en haut, au-dessus du groin, qu’ils ne peuvent plus servir à cet usage. Ils continuent cependant à être utiles, et même d’une manière plus efficace, comme moyens de défense. En compensation de la perte des crocs inférieurs comme armes offensives, ceux de la mâchoire supérieure, qui font toujours un peu saillie latéralement, augmentent si considérablement de longueur avec l’âge, et, se recourbent si bien de bas en haut qu’ils peuvent servir d’armes offensives. Néanmoins, un vieux solitaire n’est pas si dangereux pour l’homme qu’un sanglier de six ou sept ans[1].

Fig. 66. — Crâne de babiroussa (Wallace, Malay Archipelago).

Chez le Babiroussa mâle adulte des Célèbes (fig. 66), les crocs inférieurs constituent, comme ceux du sanglier européen lorsqu’il

  1. Brehm, Thierleben, II, p. 729, 732.