CHAPITRE XIX
Les différences entre les sexes sont, dans l’espèce humaine, plus grandes que chez la plupart des Quadrumanes, mais moindres que chez quelques-uns, le Mandrill par exemple. L’homme est en moyenne beaucoup plus grand, plus lourd et plus fort que la femme ; il a les épaules plus carrées et les muscles plus prononcés. Par suite des rapports qui existent entre le développement musculaire et la saillie des sourcils[1], l’arcade sourcilière est plus fortement accusée en général chez l’homme que chez la femme. Il a le corps et surtout le visage plus velu, et sa voix a une intonation différente et plus puissante. On assure que, dans certaines tribus, le teint des femmes diffère légèrement de celui des hommes ; Schweinfurth dit à propos d’une négresse appartenant à la tribu de Monbuttoas qui habite l’intérieur de l’Afrique, à quelques degrés au nord de l’équateur : « Sa peau, comme celle de toutes les femmes de cette tribu, est plus claire que celle de son mari ; on pourrait comparer cette teinte à celle du café à moitié grillé[2]. » Les femmes de cette tribu travaillent aux champs et vont tout à fait nues ; il n’est donc pas probable que la couleur de leur peau diffère de celle de la peau des hommes par suite d’une exposition moindre aux intempéries. Chez les Européens les femmes sont peut-être plus brillamment colorées, ainsi qu’on peut le voir lorsque les deux sexes ont été également exposés aux mêmes intempéries.
L’homme est plus courageux, plus belliqueux et plus énergique que la femme, et il a le génie plus inventif. Le cerveau de l’homme est, absolument parlant, plus grand que celui de la femme ; mais est-il plus grand relativement aux dimensions plus considérables de son corps ? c’est là un point sur lequel on n’a pas, je crois, de données très-certaines. La femme a le visage plus arrondi ; les mâchoires et la base du crâne plus petites ; les contours du corps plus