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PLANTES VOLUBILES.

tord pas[1]. Je fis donc grimper des haricots le long d’une ficelle tendue et sur des baguettes polies de fer et de verre, de 0c,84 de diamètre. Leur torsion atteignit seulement ce degré qui résulte, comme une nécessité mécanique, de l’enroulement. D’autre part, les tiges qui avaient grimpé le long de bâtons ordinaires et rugueux furent toutes plus ou moins tordues. L’influence de la rugosité du support sur la production de la torsion de l’axe fut évidente sur les tiges qui s’étaient enroulées autour des baguettes de verre ; ces baguettes, en effet, étaient fixées en bas dans des bâtons fendus, et maintenues en haut dans des bâtons transversaux, et les tiges en passant sur ces points devenaient très-tordues. Aussitôt que les tiges qui avaient grimpé le long des baguettes de fer atteignirent le sommet et devinrent libres, elles se tordirent également : ce fait parut se produire plus rapidement quand le vent soufflait que pendant un temps calme. On pourrait citer d’autres exemples qui montrent que la torsion de l’axe a une certaine relation avec les inégalités du tuteur

  1. Tout ce sujet a été discuté et expliqué avec talent par H. de Vries, Arbeiten des bot. Instituts in Würxbourg, Heft III, pp. 331, 336. Voyez aussi Sachs, Text book of Botany, traduction anglaise, 1875, p. 770, et traduction française par Van Tieghem, p. 1013 ; il conclut « que la torsion est le résultat de l’accroissement qui continue dans les couches extérieures après avoir cessé ou commencé de cesser dans les couches intérieures. »