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PLANTES VOLUBILES.

ainsi qu’avec la tige s’enroulant librement sans support. Beaucoup de plantes qui ne sont pas volubiles se tordent jusqu’à un certain point autour de leurs axes[1] ; mais comme ceci a lieu plus généralement et d’une manière plus marquée dans les plantes volubiles que dans les autres plantes, il doit y avoir une connexion entre la faculté de l’enroulement et celle de la torsion de l’axe. La tige gagne probablement de la rigidité en étant tordue, d’après le même principe qu’une corde fortement tordue est plus roide qu’une corde qui l’est faiblement, et la tige se trouve ainsi placée indirectement dans des conditions avantageuses pour passer sur des inégalités dans son ascension hélicoïde et pour porter son propre poids quand on la laisse s’enrouler librement[2].

  1. Le professeur Asa Gray m’a signalé, dans une lettre, que dans le Thuya occidentalis, la torsion de l’axe est très-évidente. La torsion est en général à droite de l’observateur ; mais en examinant une centaine de troncs environ, on en trouva quatre ou cinq qui étaient tordus dans une direction opposée. Le châtaignier ordinaire est souvent très-tordu ; un article intéressant sur ce sujet a paru dans le Scottish Farmer, 1865, p. 833.
  2. On sait que les tiges de beaucoup de plantes se tordent parfois en hélice d’une manière anomale ; et, après la lecture de mon mémoire devant la Société linnéenne, le Dr  Maxwell Masters m’écrivit que « plusieurs de ces cas, sinon tous, dépendent de quelque obstacle ou résistance à leur accroissement en hauteur.  » Cette conclusion s’accorde avec ce que j’ai dit de la torsion des tiges qui se sont enroulées autour de supports rugueux, mais elle n’exclut pas l’utilité de la torsion pour la plante en donnant une plus grande rigidité à la tige.