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PLANTES À VRILLES.

la vrille a saisi un objet qui cède, celui-ci est parfois enveloppé et consolidé par les circonvolutions spiralées, comme je l’ai vu chez le Passiflora quadrangularis ; mais cette action a peu d’importance.

La contraction hélicoïde des vrilles leur rend un plus grand service en leur donnant ainsi une très-grande élasticité. Comme nous l’avons remarqué plus haut pour l’Ampelopsis, l’effort se distribue également entre les diverses ramifications adhérentes, et ceci rend le tout bien plus capable de résister, car les ramifications ne peuvent pas se rompre séparément. C’est cette élasticité qui empêche à la fois les vrilles ramifiées et les vrilles simples d’être arrachées de leur support pendant un temps d’orage. Je suis allé plus d’une fois observer, pendant que le vent soufflait en tempête, une Bryone qui croissait dans une haie exposée au vent, avec ses vrilles attachées aux buissons voisins ; à mesure que les grosses et les petites branches étaient ballottées par le vent, les vrilles, si elles n’avaient pas été excessivement élastiques, auraient été instantanément arrachées et la plante couchée par terre. Cependant la Bryone traversa sans accident la tempête, comme un navire afourché sur deux ancres, avec un long câble sur l’avant faisant l’office d’un ressort quand le navire s’élève sur la lame.

Si une vrille libre se contracte en hélice, la