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REMARQUES FINALES.

possèdent en même temps des vrilles ou des pétioles sensibles, telles que certaines espèces de Bignonia, de Clematis et de Tropœolum, on peut facilement observer qu’elles saisissent incomparablement mieux un tuteur vertical que ne le font des plantes simplement volubiles. Par suite de cette faculté de saisir un objet, les vrilles peuvent devenir longues et minces, en sorte que peu de matière organique est dépensée dans leur développement, et cependant elles décrivent un vaste cercle à la recherche d’un support. Les plantes munies de vrilles peuvent, dès leur première pousse, s’élever le long des branches extérieures de tout buisson voisin, et elles sont alors toujours exposées complétement à la lumière. Les plantes volubiles, au contraire, sont mieux organisées pour grimper le long des troncs nus, et elles poussent ordinairement à l’ombre. Dans les hautes et épaisses forêts des tropiques, les plantes volubiles réussiraient probablement mieux que la plupart des espèces pourvues de vrilles ; mais du moins dans nos régions tempérées, le plus grand nombre des plantes volubiles ne peuvent pas, par suite de la nature de leur mouvement révolutif, s’élever le long des gros troncs. Les végétaux pourvus de vrilles, au contraire, peuvent le faire si les troncs ont des branches ou portent des menus branchages, et dans quelques espèces si l’écorce est rugueuse.