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REMARQUES FINALES.
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Müller. Le genre Lophospermum nous montre aussi comment une telle transition est possible ; car ses branches s’enroulent spontanément et sont sensibles au contact. Par conséquent si les feuilles sur plusieurs branches du Lophospermum venaient à avorter, ces branches seraient converties en véritables vrilles. Et il n’y a rien d’improbable à supposer que certaines branches seules soient ainsi modifiées, tandis que d’autres ne le seraient pas : nous avons vu, en effet, pour certaines variétés de Phaseolus, que plusieurs des branches sont minces, flexibles et volubiles, tandis que d’autres branches sur la même plante sont rigides et non volubiles[1]

  1. Lorsque l’attention des observateurs se sera portée sur ce sujet, je ne doute pas que des anomalies, des cas tératologiques d’atavisme afférents aux plantes grimpantes ne jettent une vive lumière sur leur descendance. En voici un exemple : M. Faure, aide-botaniste de la faculté de médecine de Montpellier, observa sur un vieux mur une touffe de muflier (Antirrhinum majus, L.) qui présentait, à l’aisselle de ses feuilles, des ramuscules simples, grêles, garnis de feuilles plus petites. Ces ramuscules s’enroulaient, soit autour des tiges voisines, soit autour d’une grande feuille, soit autour de leur propre tige, à la manière des pétioles des feuilles de Clematis ou de Lophospermum. La touffe du muflier était maigre, peu développée, les grappes pauciflores et les fleurs petites. On pourrait donc penser que ces circonstances, dues à ce que la plante croissait sur un mur, pouvaient avoir eu quelque influence sur le développement de ces ramuscules doués de la faculté de s’enrouler ; mais peu de temps après le professeur Ch. Martins observait dans le jardin du Pavillon, occupé jadis par la cé-