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REMARQUES FINALES.

Si nous recherchons comment un pétiole, une branche ou un pédoncule floral sont devenus d’abord sensibles à un contact et ont acquis la faculté de se courber vers le côté touché, nous n’avons aucune donnée certaine à cet égard. Néanmoins une observation de Hofmeister[1] qui mérite bien de fixer l’attention est celle que les tiges et les feuilles de toutes les plantes, quand elles sont jeunes, se meuvent après avoir été choquées. Kerner trouva aussi, comme nous l’avons vu, que les pédoncules floraux d’un grand nombre de plantes, s’ils sont choqués ou frottés délicatement, s’incurvent de ce côté. Or, ce

    célèbre marquise de Sévigné à Vichy, une magnifique touffe d’Antirrhinum majus, haute d’un mètre, pourvue également de ramuscules grêles s’enroulant autour des tiges les plus rapprochées de l’Antirrhinum lui-même et des branches d’un rosier voisin. La plante, plongeant ses racines dans les riches alluvions de l’Allier, était des plus luxuriantes. Les grappes de fleurs magnifiques présentaient aussi une anomalie : elles étaient contournées, non pas en hélice ou en spirale, mais en S. On ne saurait donc invoquer pour le pied d’Antirrhinum observé par M. Faure l’idée d’une influence particulière de la station. Il est bien plus probable que nous sommes en présence de deux faits d’atavisme et que les ancêtres des mufliers étaient des plantes grimpantes, comme les espèces des genres les plus voisins, Lophospermum, Maurandia et Rhodochiton, le sont encore. (Voy. pour plus de détails Revue des sciences naturelles, t. V, p. 84, pl. IV, 1876.)

    (Note du Traducteur.)

  1. Cité par Cohn, dans son remarquable mémoire « Contractile Gewebe im Pflanzenreiche », Abhandl. der Schlesischen Gesellschaft, Heft 1, p. 35.