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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/161

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vers se trouvent en grand nombre, sont bientôt enterrés, et que de grandes pierres s’affaissent lentement de la même manière. On a pu suivre la chose pas à pas, depuis le dépôt accidentel d’une seule déjection sur un petit objet gisant librement à la surface, jusqu’à l’empêtrement de cet objet parmi le réseau de racines d’herbes, et jusqu’à ce qu’enfin il se trouve plongé complètement dans la terre, à des profondeurs variables au-dessous de la surface. Quand, après un intervalle de quelques années, on examina de nouveau le même champ, ces objets se trouvèrent à une profondeur plus grande qu’auparavant. Les objets enfoncés forment des lignes droites régulières et parallèles à la surface du sol ; c’est là le trait le plus saillant de leur disposition. Ce parallélisme montre en effet avec quelle égalité les vers doivent avoir travaillé, mais le résultat vient en partie de ce que la pluie a entraîné en bas des déjections fraîchement déposées. Le poids spécifique des objets n’affecte pas la vitesse dont ils s’affaissent ; c’est ce que l’on a vu pour des cendres poreuses, de la marne calcinée, de la chaux et des cailloux de quartz qui tous se sont affaissés jusqu’à la même profondeur, dans le même temps. Vu la nature du sous-sol qui, à Leith Hill Place, était sablonneux et renfermait des morceaux de roc en grand nombre, et, à Stonehenge, des moellons de craie avec fragments de silex ; vu aussi la présence de la bordure de terre, recouverte de gazon, qui s’élève tout autour des gros fragments de pierre dans ces deux endroits, il ne paraît pas que l’affaissement ait été accéléré d’une façon