Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/227

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Dans les pays humides, comme la Grande-Bretagne, tant que le sol reste dans son état naturel et revêtu de végétation, la terre végétale ne peut guère gagner beaucoup par le dépôt de poussière ; mais dans sa condition actuelle, les champs situés près des grandes routes ou la circulation est active doivent recevoir une quantité considérable de poussière ; quand on herse les champs par un temps sec et un grand vent, on peut voir des nuages de poussière s’en détacher. Mais dans tous ces cas, le sol de la surface est simplement transporté d’un endroit à l’autre. La poussière qui tombe en couches si épaisses dans nos maisons, consiste en grandes parties en matières organiques ; si on la répandait sur la terre, avec le temps elle se décomposerait et disparaîtrait presque entièrement. Cependant il semble, d’après des observations récentes faites sur les champs de neige des régions arctiques, qu’il tombe continuellement un peu de poussière météorique d’origine extra-terrestre.

La couleur foncée de la terre végétale ordinaire est évidemment due à la présence de matières organiques en décomposition qui, toutefois, ne s’y trouvent qu’en petite quantité. La perte de poids subie par la terre chauffée au rouge paraît due en grande partie à l’expulsion de l’eau de composition. Dans un échantillon de terre fertile, on s’est assuré que la proportion des ma-

    un peu exagéré (Pleasant Ways in Science, 1879, p. 379) l’action de la poussière dans un pays humide comme la Grande-Bretagne. James Geikie a donne (Prehistoric Europe, 1880, p. 165) un résumé complet des vues de Richthofen, en les combattant néanmoins.