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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/66

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souvent d’apparence étoilée, de 2 mm. environ de diamètre. L’apparence ainsi produite ressemblait d’une façon singulière à celle d’une plante dans laquelle la larve de quelque insecte de petite taille aurait creusé une galerie. Mais après en avoir fait des coupes et les avoir examinées, mon fils Francis ne put trouver nulle part que les cellules eussent été rompues ou que l’épiderme eût été perforé. Quand la section passait par les taches blanchâtres, on voyait que les grains de chlorophylle étaient plus ou moins décolorés, et quelques-unes des cellules en palissade et de celles du mésophylle ne contenaient rien que de la matière granuleuse écrasée. Ces effets doivent être attribués à la transsudation de la sécrétion à travers l’épiderme jusque dans les cellules.

La sécrétion dont les vers humectent les feuilles agit de la même façon sur les granules d’amidon à l’intérieur des cellules. Mon fils examina beaucoup de feuilles de tilleul et quelques-unes de frêne, qui étaient tombées de l’arbre et avaient été en partie traînées par les vers à l’intérieur de leurs galeries. On sait que dans les feuilles tombées les grains d’amidon sont conservés dans les cellules-gardes des stomates. Or, en plusieurs cas, l’amidon avait disparu partiellement ou en totalité de ces cellules, dans les parties qui avaient été humectées par la sécrétion ; tandis que ces cellules étaient encore bien conservées dans les autres parties des mêmes feuilles. Quelquefois l’amidon était dissous seulement dans l’une des deux cellules-gardes. Le nucléus avait dans l’un des cas disparu en même temps que les gra-