Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/96

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parmi eux (il y en avait 59 en tout), près de cinq fois autant avaient été enfoncés par le sommet que par la base ; tandis que pour ceux retirés de la pelouse et du massif de fleurs, où le sol cédait plus facilement et où par suite il ne fallait pas apporter tant de soin à tamponner les galeries, la proportion de ceux enfoncés par le sommet (130) à ceux enfoncés par la base (48) était un peu moindre de trois à un. Que ces pétioles eussent été transportés dans les galeries pour les boucher, et non pour servir de nourriture, c’est ce qui était bien manifeste, aucune des deux extrémités n’ayant été grignotée, autant que je pusse voir. Les vers employant plusieurs pétioles pour boucher la même galerie, jusqu’à 10 dans l’un des cas et 15 dans un autre, ils en rentrent peut-être d’abord quelques-uns par le bout le plus gros pour diminuer l’ouvrage ; mais ensuite la grande majorité sont enfoncés par l’extrémité pointue, afin de boucher le trou d’une façon sûre.

J’observai ensuite les pétioles tombés de notre frêne indigène, et ici ce qui était la règle pour la plupart des pétioles, c’est-à-dire qu’en grande majorité ils sont entraînés dans les galeries par le bout le plus mince, ne se vérifia pas, ce qui tout d’abord me surprit beaucoup. Ces pétioles varient en longueur de 5 à 8 pouces et demi ; ils sont épais et charnus vers la base, et de là ils s’amincissent doucement vers le sommet, qui est un peu élargi et tronqué là où la foliole terminale avait été attachée à l’origine. Sous des frênes qui poussaient dans un champ d’herbe, 229 pétioles furent retirés de galeries de vers au commencement