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Page:Darwin - Voyage d’un naturaliste autour du monde, trad. Barbier, 1875.djvu/423

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OISEAUX.

espèces de Geospiza ; cette grosseur varie depuis celle du bec d’un gros-bec jusqu’à celle du bec d’un pinson ; si M. Gould est fondé à comprendre dans le groupe principal le sous-groupe Certhidea on peut même dire jusqu’à la grosseur du bec d’une fauvette. La figure 1 représente le plus gros bec du genre Geospiza ; la figure 3, le plus petit ; mais au lieu d’y avoir une seule grosseur intermédiaire, comme dans la figure 2, on trouve six espèces dont les becs vont graduellement en diminuant. La figure 4 représente le bec du sous-groupe Certhidea. Le bec du Cactornis ressemble quelque

1. Geospiza magnirostris 3. Geospiza parvula.
2. Geospiza fortis. 4. Certhida olivasea.


peu à celui du sansonnet ; le bec du quatrième-sous-groupe, le Camarhyncus, affecte quelque peu la forme de celui du perroquet. Quand on considère cette gradation et cette diversité de conformation dans un petit groupe d’oiseaux très-voisins les uns des autres, on pourrait réellement se figurer qu’en vertu d’une pauvreté originelle d’oiseaux dans cet archipel, une seule espèce s’est modifiée pour atteindre des buts différents. On pourrait s’imaginer aussi de la même façon qu’un oiseau originairement voisin des buses en est arrivé à remplir le rôle que jouent les Polyborus sur le continent américain.

Je n’ai pu me procurer que onze espèces d’échassiers et d’oiseaux aquatiques, et, sur ces onze espèces, trois seulement, y compris un râle qu’on ne trouve que sur les sommets humides de l’île, sont des espèces nouvelles. Si l’on considère les habitudes errantes des