Page:Dastumad - Bleuniou-Breiz.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

iv

que leur sensibilité naïve et fruste, combien n’en doit-il pas être autrement de ceux qui, à cette assimilation de la nature simple et pure, joignent encore une délicatesse plus grande de la sensibilité, les avantages du savoir et les ressources de l’art. Pour eux, le débordement d’idées et de sensations, l’illumination soudaine les élèvent à la hauteur de la plus sublime poésie.

De là des œuvres mâles et fortes, où la beauté des formes s’allie à la simplicité de l’antique ; où les ornements inutiles ne cachent pas le muscle de la pensée. De là des œuvres d’une poésie, en quelque sort granitique comme le sol, et qui montrent, une fois de plus, que le caractère d’une littérature est bien le caractère de la nation.

Lorsque la jeunesse bretonne, ardente et studieuse, venait, il y a quelques années, se grouper autour de Le Gonnidec, qui venait de rétablir les règles oubliées de la langue bretonne et de retrouver son orthographe perdue depuis plusieurs siècles ; lorsque cette jeunesse,