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l’indifférence pour ce qui est bien, la décadence de l’admiration, ce sentiment qui échauffe et relève l’âme ; l’engouement, cette parodie de l’admiration, qui s’attache à des œuvres équivoques ou monstrueuses ou à une littérature malsaine, sont autant de symptômes qui montre pour l’intelligence humaine, le besoin de ménager ce qui est bon dans son essence.

Conservons donc les poésies de notre pays ; que tous ceux qui le peuvent les recueillent [1]; car les poésies nationales d’un peuple sont toute sa religion, tout son âme. Elles font aimer à l’homme les habitudes du foyer, les joies simples du pays antal ; elles peuvent le retenir dans cette vie de croyance et de sentiment dont tant de soucis l’éloignent ; en se retrempant aux sources pures d’une poésie native, il tempère la soif, la fièvre ardente des intérêts matériels qui troublent bien souvent son bonheur, ou pour le moins, sa sérénité.

  1. l’éditeur de ce petit livre recevrait avec reconnaissance les poésies bretonnes, anciennes ou modernes, qui continueront la matière d’un nouveau volume.