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AU BORD DES TERRASSES


L’apparence de vie humaine en ces ramures
Anime la tourmente et sait nous émouvoir,
Par tout ce qui s’entend de chocs et de murmures
Qui balancent des nids, et font aussi pleuvoir
Les corolles avant que les pulpes soient mûres.

Les arbres prisonniers tendent comme des bras
Leurs rejets ; et dans les tournoîments de leur cime,
Tient l’effort d’échapper au sol opaque et bas,
Et de s’unir dans ce vertige de l’abîme
Que l’espace profond ouvre, et ne livre pas.