Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/224

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gnements, une joie, des rires. C’est un marchand juif avec sa mule, qu’on regarde se noyer dans le Chéliff… Puis des scorpions, des chiens, des corbeaux ; et des mouches !… des mouches !…

Par exemple, les chameaux manquaient. On finit pourtant par en découvrir un, dont des m’zabites cherchaient à se défaire. C’était le vrai chameau du désert, le chameau classique, chauve, l’air triste, avec sa longue tête de bédouin et sa bosse qui, devenue flasque par suite de trop longs jeûnes, pendait mélancoliquement sur le côté.

Tartarin le trouva si beau, qu’il voulut que la caravane entière montât dessus… Toujours la folie orientale !…

La bête s’accroupit. On sangla les malles. Le prince s’installa sur le cou de l’animal. Tartarin, pour plus de majesté, se fit hisser tout en haut de la bosse, entre deux